Donald Trump classe le mouvement antifa “organisation terroriste nationale”

Sans surprise, le locataire de la Maison-Blanche a signé, le 22 septembre, un décret exécutif menaçant de poursuites judiciaires les soutiens de la mouvance antifa et estampillant celle-ci “organisation terroriste nationale”. Une désignation qui n’existe pas dans la législation américaine, soulignent les médias outre-Atlantique.
Comme il l’a promis et martelé après le meurtre, le 10 septembre dernier, de l’influenceur Charlie Kirk, Donald Trump a signé le 22 septembre un décret classant le mouvement antifa “organisation terroriste nationale” et menaçant de “poursuites judiciaires et d’enquêtes ceux qui le soutiennent financièrement”, rapporte The New York Times.
Seul bémol, la désignation d’“‘organisation terroriste nationale’ n’existe pas dans la législation américaine”, souligne le quotidien new-yorkais, et l’antifascisme, dont se réclament les antifas, est “une idéologie politique, non le nom d’une organisation politique spécifique”.
Le langage du décret signé par Trump est très agressif, explique pour sa part le Los Angeles Times, puisque le locataire de la Maison-Blanche y qualifie le mouvement antifa d’“organisation militariste et anarchiste qui appelle explicitement au renversement du gouvernement américain […] et qui utilise des moyens illégaux pour organiser et mener une campagne de violence et de terrorisme à l’échelle nationale afin d’atteindre ses objectifs”.
Ce faisant, Trump ouvre “un nouveau front dans sa lutte contre ses adversaires politiques” et soulève des questions juridiques et éthiques sur la manière dont le gouvernement américain peut ou non poursuivre un mouvement, explique le quotidien californien.
Pour le New York Times, ce langage “fait écho à celui des décrets pris à contre des organisations criminelles étrangères telles que les cartels de la drogue et les gangs latino-américains”, mais il n’a pas la même portée. La loi fédérale offre la possibilité au gouvernement de qualifier des groupes étrangers d’“organisations terroristes étrangères”, une désignation qui permet de geler leurs avoirs et qui érige en infraction pénale le fait de leur fournir un soutien matériel, mais il n’existe pas de loi équivalente sur le terrorisme intérieur, rappelle le journal.
Le décret signé le 22 septembre par le locataire de la Maison-Blanche ordonne donc surtout aux agences fédérales “d’enquêter […] et de démanteler toutes les opérations illégales” du mouvement, ce qu’elles ont déjà le pouvoir de faire.
Enfin, même si la désignation d’“organisation terroriste nationale” existait, “son utilisation contre les antifas se heurterait à des difficultés pratiques”, note le journal. Les antifas sont une mouvance plus qu’un mouvement constitué, et “n’ont ni leader, ni comptes bancaires à geler, ni structure centralisée”, rappelle le New York Times.
Courrier International